QUARTETT SOLO
- d'après Heiner Müller -
« L'amour est aussi fort que la mort »
Le Théâtre indépendant conçoit une performance déjantée, s’empare d’un monument du théâtre contemporain, en extrait une toute nouvelle trame autour de la perte de l’innocence, de la chute inéluctable d’une femme perdue, de la puissance du plaisir sexuel.
Projet de théâtre interdisciplinaire, Quartett solo propose une version mutilée du Quartett de Heiner Müller, elle-même relecture radicale des Liaisons dangereuses de Laclos. Dans ce solo, les protagonistes sont évacués pour prendre l’angle d’un personnage secondaire: Madame de Tourvel, épouse fidèle détournée de ses principes moraux par le mirage d’une libération amoureuse et sexuelle. En quête des idéaux qui la détruiront, Tourvel trace les contours d’une crise de valeurs politiques.
Version mutilée du Quartett de Heiner Müller, elle-même relecture radicale des Liaisons dangereuses de Laclos, la pièce prend l’angle d’un personnage secondaire dans les deux œuvres précédentes : Madame de Tourvel, épouse fidèle détournée de ses principes religieux et moraux. Croupissant dans l’abîme fantasque de ses souvenirs, elle ne peut s’empêcher de rejouer — non sans plaisir — le moment de sa chute. Le combat qui s’apparentait chez Müller à une joute des sexes se transpose ici en une guerre intérieure ayant choisi le corps de Tourvel comme champ de bataille. Déchirée, elle devra chercher une nouvelle voie pour assurer son extradition d’un univers polarisé dont personne ne sort vainqueur. Charles Voyer donne la parole à une femme au destin déconcertant, d’épouse éternelle à terroriste usant de sa propre mort comme acte révolutionnaire. La guerre est ici intérieure.
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Crédits
Une création Théâtre indépendant
Texte Heiner Müller
Mise en scène Charles Voyer
Conseil dramaturgique JJ Houle
Scénographie et costumes Léo Gaudreault, Michaëlle Morasse
Lumière Flavie Lemée
Son Hans Martin
Traduction Jean Jourdheuil et Béatrice Perregaux
Images Célia Dehouche, Léo Gaudreault
Montage vidéo Léo Gaudreault
Date de création 2020
Durée 60 min
Avec Charles Voyer
Avec le soutien de Conseil des arts du Canada, La fondation des conservatoires
Dates :
Théâtre Prospero, 28 janvier au 15 février 2020, Montréal
ZH Festival, 7 au 9 aout 2018, Montréal
Dans les médias
«Je voulais porter la parole de ce personnage vivant des choses reliées à la perte de l’innocence et à l’apprentissage de la violence. Mon approche est davantage performative, altersexuelle [queer], donc voulant échapper à la catégorisation genrée. Je ne joue jamais le genre du personnage, mais plutôt les enjeux reliés à sa position dans l’histoire.»
Marie Labrecque en entrevue avec Charles Voyer, Le Devoir, 1 février 2020
«Il y a des shows qui vous marquent par leur originalité, leur audace, leur prise de risque. C’est le pari réussi de la pièce à tendance queer Quartett Solo (…) Charles Voyer livre une performance radicalement contemporaine.»
Laure Neria, Atuvu, 2 février 2020
«L’adaptation que propose Voyer témoigne d’une compréhension fine de l’oeuvre de Müller et de ses enjeux.»